Le capricorne asiatique en recul dans le plus ancien foyer de France

La France Agricole:

 

La lutte a été considérablement intensifiée depuis l’an dernier « dans l’optique d’éradiquer » cet insecte qui « menace le patrimoine arboré dans les villes et l’économie forestière », a expliqué vendredi à la presse Emmanuelle Thill, chef du service régional de l’alimentation.

La surveillance s’étend sur une surface de 42 km² autour de Gien. Cette année, une trentaine d’arbres infestés devraient être abattus puis broyés ou incinérés, contre 200 en 2016 et 300 au total entre 2003 et 2015.

« Nous ne pourrons considérer avoir éradiqué le capricorne que quatre ans après avoir abattu le dernier arbre contaminé », a souligné Mme Thill. De plus, « nous restons très prudents car il peut toujours y avoir des arbres qui échappent à notre surveillance », a-t-elle dit.

Dans le secteur contaminé, plus de 37 000 arbres sensibles au capricorne ont été examinés durant l’hiver par des grimpeurs professionnels ou à la jumelle afin d’identifier d’éventuels trous de sortie de l’insecte, un coléoptère de 2 à 3,5 cm au corps noir brillant, ponctué de taches blanches.

En complément, les services de l’État ont fait appel à une équipe de chiens renifleurs, venus de la Suisse, qui est intervenue durant 15 jours pour la deuxième année consécutive.

 

Par ailleurs, une cinquantaine d’érables sentinelles ont été plantés à l’automne, pour piéger l’insecte, particulièrement friand de cette essence. Le tout pour un coût de 1,4 million d’euros pour la campagne de 2016-2017.

Parmi les espèces les plus attaquées figurent les bouleaux, les érables, les marronniers, les peupliers et les saules. L’insecte, dont la zone de dispersion naturelle est d’environ 500 m autour de l’arbre d’où il provient, pond sous l’écorce durant l’été. La larve met un à trois ans à se développer, en creusant de profondes galeries dans le bois sain, et les arbres meurent au bout de 3 à 5 ans.

En Europe, la présence du capricorne asiatique a été signalée en 2000 en Italie et en 2001 en Autriche, puis pour la première fois en France, à Gien, en 2003.

Les quatre autres foyers repérés en France sont situés en Loire-Atlantique, en Alsace, en Corse et, en 2016, dans l’Ain.